Gérer les écritures de trésorerie et le rapprochement

On dit souvent que "le cash est roi", et en comptabilité, cela se traduit par une attention toute particulière portée à la trésorerie. C'est d'ailleurs sur la gestion de ces flux que l'on juge souvent la rigueur d'un service comptable.

Si les opérations d'achat et de vente constituent le moteur de l'activité, les flux financiers en sont le carburant. Aujourd'hui, on plonge dans le grand bain du compte 512 et de son meilleur ami : le rapprochement bancaire.

Le compte 512 : Le miroir de votre banque

En comptabilité, le compte "Banque" (512) fonctionne de manière inverse à votre relevé bancaire personnel. C'est une notion qui perturbe souvent les débutants, même ceux qui connaissent bien le rôle de l'assistant comptable :

• Au Débit (chez nous) : On enregistre les entrées d'argent (les encaissements). C'est une créance sur la banque.
• Au Crédit (chez nous) : On enregistre les sorties d'argent (les décaissements).

Sur votre relevé bancaire (celui envoyé par la banque), c'est l'inverse, car le relevé représente la vision de la banque : quand vous avez de l'argent, la banque a une dette envers vous (Crédit pour elle).

La saisie des écritures de banque

L'enregistrement des mouvements bancaires est une tâche quotidienne ou hebdomadaire selon la taille de l'entreprise. L'objectif est de traduire chaque ligne du relevé en écriture comptable.

Les encaissements

Lorsqu'un client vous règle, vous constatez l'entrée de fonds.

• Débit : 512 (Banque)
• Crédit : 411 (Client)

Cela vient solder la créance que vous aviez constatée lors de l'émission de la facture.

Les décaissements

À l'inverse, quand vous réglez une écriture d'achat, vous diminuez votre trésorerie.

• Débit : 401 (Fournisseur)
• Crédit : 512 (Banque)

C'est simple en apparence, mais c'est dans la rigueur du lettrage que tout se joue. Chaque paiement doit être relié à la facture correspondante pour justifier les comptes de tiers.

Le rapprochement bancaire : L'heure de vérité

Vous avez saisi toutes vos opérations ? Parfait. Maintenant, est-ce que votre solde comptable (solde du compte 512) correspond au solde réel affiché sur votre relevé bancaire ?

Spoiler : Presque jamais du premier coup. Et c'est normal.

Le rapprochement bancaire est l'état de contrôle qui permet d'expliquer l'écart entre ces deux soldes. Il permet souvent de détecter les erreurs de saisie (inversions, doublons). Il existe deux types d'écarts principaux :

1. Les décalages temporels : Vous avez émis un chèque à un fournisseur, vous l'avez comptabilisé (crédit 512), mais le fournisseur ne l'a pas encore encaissé. Il n'apparaît pas encore sur le relevé.
2. Les oublis ou frais non saisis : Les frais bancaires, les agios ou les commissions sur cartes bancaires que la banque a prélevés directement et que vous découvrez à la lecture du relevé.

Comment faire un rapprochement bancaire efficace ?

La méthode est immuable :

1. Pointez les opérations communes entre votre Grand Livre (compte 512) et le relevé bancaire.
2. Identifiez les opérations isolées (présentes d'un côté mais pas de l'autre).
3. Ajustez votre comptabilité pour les opérations manquantes (souvent les frais bancaires ou virements reçus non identifiés).
4. Justifiez le reste dans l'état de rapprochement (chèques non débités, dépôts en cours).

C'est cette procédure qui garantit l'image fidèle de la trésorerie de l'entreprise. Sans un rapprochement bancaire carré, impossible de clôturer un bilan sereinement.

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