Protection Sociale du Dirigeant : Comparatif TNS vs Assimilé Salarié et Optimisation

Le choix du statut social du dirigeant est l'une des décisions les plus structurantes lors de la création ou du développement d'une entreprise. Ce choix impacte directement votre revenu net disponible, votre protection sociale (santé, retraite) et la stratégie de rémunération globale (salaire vs dividendes).

Souvent résumé à un match "SAS vs SARL", le débat est en réalité celui du statut social : Travailleur Non Salarié (TNS) contre Assimilé Salarié (AS).

Voici un guide complet pour comprendre les mécanismes, chiffrer les différences et choisir l'option adaptée à votre profil.

1. La forme juridique dicte votre statut

On ne choisit pas son statut social "à la carte". Il est la conséquence directe de la forme juridique de votre société et de votre pourcentage de détention.

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2. Le Match Financier : Simulateur

C'est souvent l'argument numéro 1 : le coût. Pour un même budget que l'entreprise est prête à dépenser pour son dirigeant (le "super-brut"), que reste-t-il dans la poche à la fin ?

Utilisez notre simulateur interactif pour comparer les deux statuts selon votre budget prévisionnel :

Constat : À coût égal pour l'entreprise, le statut TNS permet de dégager un revenu net immédiat nettement supérieur (environ 20 à 25% de plus). L'Assimilé Salarié "coûte" beaucoup plus cher en charges sociales.

Pourquoi un tel écart ?

L'Assimilé Salarié cotise quasiment comme un cadre (hors assurance chômage), ce qui lui permet d'acquérir une meilleure retraite de base et complémentaire par défaut. Le TNS paie moins, mais accumule moins de droits par le régime obligatoire.

L'astuce de l'optimisation : L'économie de charges sociales réalisée en TNS (visible dans le simulateur) peut être réinvestie dans des contrats d'assurance privés (Loi Madelin) pour se construire une protection sur-mesure (Retraite, Prévoyance), souvent plus performante que le régime général obligatoire.

3. Les mécanismes de cotisation à connaître

Au-delà des pourcentages globaux, trois mécanismes spécifiques distinguent radicalement les deux statuts.

A. La dégressivité des taux (Spécifique TNS)

Contrairement aux idées reçues, plus un TNS gagne sa vie, moins le taux de pression sociale est élevé (jusqu'à un certain plafond).

• Pour un Assimilé Salarié, les charges restent proportionnelles et élevées.
• Pour un TNS, certaines cotisations (maladie, allocations familiales) voient leur taux baisser à mesure que le revenu augmente. C'est un système incitatif pour les rémunérations intermédiaires et hautes.

B. Le plancher de cotisation (Minimum TNS)

C'est un point crucial pour les entreprises en démarrage ou en difficulté.

• Assimilé Salarié : Si vous ne vous versez pas de salaire (0 €), vous ne payez 0 € de charges. Revers de la médaille : vous ne validez aucun trimestre de retraite et n'avez pas de couverture sociale si c'est votre seule activité.
• TNS : Même sans chiffre d'affaires ou sans rémunération, vous devez payer une cotisation minimale (environ 1 000 € à 1 500 € par an).
  • Avantage : Cela permet de valider 3 trimestres de retraite et de maintenir la couverture santé.
  • Inconvénient : C'est une sortie de trésorerie obligatoire, même si la société ne fait pas de bénéfice.

C. L'impact massif sur les Dividendes

C'est souvent le critère décisif pour les sociétés très rentables. Le traitement des dividendes diffère selon le statut juridique lié au statut social.

1. En SAS (Assimilé Salarié) : Les dividendes sont soumis à la "Flat Tax" (PFU) de 30% (12,8% impôt + 17,2% prélèvements sociaux). Ils ne sont pas assujettis aux charges sociales.
2. En SARL (TNS) : La part des dividendes qui dépasse 10% du capital social (+ primes d'émission et compte courant) est soumise aux cotisations sociales (comme du salaire, environ 45%).
   • Conséquence : En SARL, il est souvent peu intéressant de se verser des dividendes massifs. Mieux vaut augmenter sa rémunération (qui est déductible de l'IS et génère de la protection sociale), contrairement aux dividendes surtaxés.

4. Tableau de Synthèse : Quel statut pour qui ?

Pour vous aider à trancher, voici les profils types adaptés à chaque statut.

Conclusion

Il n'y a pas de "meilleur" statut dans l'absolu.

• Choisissez le TNS (SARL) si vous voulez optimiser votre revenu net, que vous êtes rigoureux pour souscrire des assurances complémentaires privées, et que vous comptez vous rémunérer mensuellement.
• Choisissez l'Assimilé Salarié (SAS) si vous êtes en phase de création avec des allocations chômage, si vous voulez éviter la gestion du RSI/SSI, ou si vous prévoyez de vous rémunérer massivement en dividendes.

N'oubliez pas que le coût du comptable peut aussi varier : la gestion de la paie (fiches de paie mensuelles) en SAS a un coût administratif que le TNS n'a pas (pas de fiche de paie obligatoire, juste une déclaration annuelle).